Histoire de l’AS Béziers Football
Aux origines (1903-1939)
Le football à Béziers prend racine au début du XXᵉ siècle. En 1903, des lycéens passionnés créent le Football-Club Biterrois, bientôt suivi de fusions et réorganisations.
En 1933-1934, le Stade Olympique Biterrois (SO Béziers) devient la première formation professionnelle de la ville. Cette saison historique voit le club affronter en Coupe de France le grand FC Sète, alors meilleur club français, qui l’emporte 3-0 à Montpellier. Le SO Béziers réalise néanmoins une belle saison en Division 2 avant d’abandonner le professionnalisme faute de moyens financiers — un mal récurrent du football biterrois.

En 1939, la section football de l’Association Sportive Biterroise (ASB) est officiellement constituée.

Après-guerre et professionnalisme (1945-1950)
Après la Seconde Guerre mondiale, l’ASB est admise parmi les « Clubs Autorisés » et adopte le professionnalisme. Les couleurs bleu et rouge s’imposent, et l’équipe joue au Parc des Sports de Sauclières, pouvant accueillir jusqu’à 30 000 spectateurs. Ce stade mythique sera le théâtre de grands événements, comme :
France B – Yougoslavie B (février 1951)
France – Hvidovre Copenhague (août 1969), victoire française 5-2 avec un triplé d’Hervé Revelli.

Âge d’or (années 1950)
Sous la présidence de Théo Bretaud et l’entraîneur tchèque Pepi Humpal, l’ASB connaît une ascension fulgurante : vice-champion de D2 en 1957, le club accède à la Division 1.
La saison 1957-1958 démarre par un nul face à Saint-Étienne (2-2) et une victoire mémorable contre le grand Reims (2-0). Mais les défaites s’accumulent, et malgré la ferveur populaire, l’ASB redescend en D2 dès la fin de saison.

Années 1960 : instabilité et exploits
La décennie alterne espoirs et crises internes. En 1962, l’ASB vit son plus beau parcours en Coupe de France :
Élimination de Lyon et du tenant Sedan
Quart de finale contre l’AS Saint-Étienne, futur vainqueur, perdu 3-0.
L’arrivée de Charles Castelli à la présidence en 1965 apporte des joueurs renommés (Sparza, Polonia, Donoyan), mais les tensions et les finances fragiles freinent l’élan. En 1969, faute de moyens, le club perd son statut professionnel et redescend en Championnat de France Amateur.
Années 1970 : retour en D2 et désillusions
Grâce à l’engagement de dirigeants comme Henri Wolff et l’émergence de talents locaux (Jean Fernandez, futur entraîneur de Ligue 1), le club retrouve la D2 en 1973.
Des exploits ponctuent cette période, notamment l’élimination de l’Olympique de Marseille en Coupe de France 1974.
À la fin des années 1970, l’ASB frôle la montée avec de très belles équipes, mais échoue de peu, confirmant la difficulté historique du club à s’installer au plus haut niveau.

Déclin et disparition (1980-1990)
Alors que le rugby biterrois rayonne, le football décline. Dans les années 1980, Sauclières se vide, et en 1990, les dettes entraînent la liquidation du club.
Des héritiers comme le FC Devèze ou Béziers Méditerranée Football maintiennent la flamme, mais sans atteindre le haut niveau.

Renaissance (2007-2021)
En 2007, la fusion de trois clubs locaux donne naissance à l’Avenir Sportif Béziers. Les montées s’enchaînent : CFA 2 (2010), CFA, National (2015), puis Ligue 2 en 2018, après une victoire 4-1 contre Les Herbiers et un faux pas de Grenoble.
Le retour au professionnalisme est célébré par un match fou contre Valenciennes (6-5). Mais la joie est de courte durée : relégation sportive en 2019, puis rétrogradation administrative en 2021, aggravée par la crise du COVID.

Aujourd’hui (2024-…)
L’ASB évolue en Régional 1, misant sur la formation locale. Les U17 et U19 jouent régulièrement au niveau national, avec une demi-finale nationale U17 en 2024-2025.
Malgré les hauts et les bas, l’ASB reste dans le cœur des Biterrois. Comme le vieux stade Sauclières, vestige d’un âge d’or, le club conserve un ADN de passion, de caractère et de résilience, laissant ouverte la possibilité d’un nouveau retour au sommet.
